L’église orthodoxe en bois sous le vocable de l’Ascension du Seigneur à Ulucz a une histoire intéressante, mais pas entièrement dévoilée. Elle est considérée comme l’un des plus anciens temples en bois de l’église orientale. Pendant de nombreuses années, sa création a été située au début du XVI siècle. Cependant, de récentes études dendrologiques ont montré que le bois utilisé pour sa construction n’a été coupé qu’en 1658 – soit un siècle et demi plus tard – et le temple lui-même a probablement été érigé en 1659.

Quelle que soit la date de sa création, l’église orthodoxe d’Ulucz demeure un monument extrêmement précieux de l’architecture religieuse en bois. Elle est située sur la colline Dębnik au-dessus de la rivière le San (Le San est une rivière du sud-est de la Pologne et un affluent droit du fleuve la Vistule, dans le sud de son bassin versant.). Dans la zone adjacente au temple, on peut trouver des traces claires d’anciennes fortifications sous la forme d’un double mur de pierre, dans lequel il y avait une grande porte et un portail. L’église orthodoxe a été créée comme un temple appartenant au monastère basilien (Un basilien est, au sens strict, un moine suivant la règle de Saint Basile. Cependant le terme désigne souvent, au sens large, tout moine d’origine byzantine.). Après que les moines aient quitté Ulucz au XVIII siècle, elle est devenue une église paroissiale pour les résidents grecs-catholiques du village. Après la déportation de la population ukrainienne en 1947, elle a été abandonnée. Une rénovation complète du monument a été effectuée dans les années 1961 – 1969. Actuellement, c’est une filiale du Musée de l’architecture populaire de Sanok. Le temple est orienté. Il est de construction en rondins empilés avec une première poutre fixée à la fondation en pierre. Le bloc est divisé en trois parties: le choeur, la nef et la galerie des femmes (le gynécée). Près du choeur, il y a deux annexes, encore appelées pastophoria, servant de sacristie – sur le côté droit (sud) le Diaconicon, sorte de vestiaire et vaissellier du clergé d’une part, à gauche se trouve une Prothèse – un lieu destiné aux préparatifs de la messe. Les toits et le dôme au-dessus de la nef sont recouverts de bardeaux. Toute la structure est entourée d’embans (c’est-à-dire des arcades basses entourant l’église, soutenues par des poteaux et recouvertes d’un toit à un seul versant. Pendant des siècles, ils ont hébergé des personnes venues de villages éloignés pour les offices du dimanche, souvent le samedi soir. D’où l’appellation soboty (samedi en polonais) combinés à de larges arcades devant la galerie des femmes. L’intérieur du temple est plutôt vide. Les plus anciens meubles conservés (y compris l’iconostase de la seconde moitié du XVII siècle) se trouvent aujourd’hui au Musée d’Architecture Populaire de Sanok.